Peut-on résister sans résister

En admettant qu'on a cerné ce qu'est son devoir pour soi et les autres...

Par exemple (aujourd'hui les exemples de manquent pas - hier aussi mais ils sont moins visibles à nos oeillères sélectives), si l'on ne résiste pas à l'injonction d'injection d'un produit dans notre corps, cela veut dire qu'on accepte d'être injecté, et il n'y a, là, aucune stratégie de contournement possible, c'est ou l'un ou l'autre, sauf à tricher donc valider quand même ce que l'on refuse. On ne peut pas accepter la muselière sans se museler. On ne peut pas jeuner en dînant. On ne peut pas respirer en apnée.

On sait les dégâts que peut provoquer l'incapacité à dire non dans une sphère personnelle (donnant le fouet pour se faire battre), il en est de même hors le dit lieu. On ne peut pas dire non et (se) laisser faire - on pense non, on agit oui. Sommes-nous en état permanent de sidération ?

On ne peut pas faire semblant car ce semblant mène soit à être capable d'accepter tout et n'importe quoi sous l'argument de "tranquillité" d'esprit et de "continuation" de ce que l'on estime être bien, bon, agréable pour soi, quitte à perdre ce qui est bien, bon, agréable pour soi, et double-quitte à gagner le pire pour soi dans un système de roulette russe ; en participant, en plus, à une acceptation collective qui réduirait toute tentative de s'arranger autrement à quiconque. On ne peut pas vouloir la liberté en la tuant dans l'oeuf.

On ne peut pas jouer d'un violon sans corde.

Marie HURTREL
23 juin 2021