Brins de plume 3

Il ne reste que l'écrire

Un poète n’est jamais seul, mais les gens proches de lui sont loin.

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Sous la nuit et ses pupilles noires dans le temps, le sommeil avance sur l’histoire qui s’éteint.

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Pour réaliser les possibles en regardant les doutes dans mes peurs et leurs yeux, j’écris demain sur le silence de ton absence.

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Un soir comme un autre, le sens absent des heures engluées, les questions en vitrail sur l’asphalte humide de la ville, un soir comme un autre, c’est le silence qui souffle.

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L’Art est un pays, il n’a pas de frontières, c’est un monde. Il est le monde, c’est un chemin jonché de pétales, un rayon de l’âme, une lumière. Couleur de terre, bleu, orange, c’est dans les paumes un terreau léger et puissant.
L’Art est Liberté où tous les arbres peuvent grandir. Ajouter une légende L’Art est un pays, il n’a pas de frontières, c’est un monde. Il est le monde, c’est un chemin jonché de pétales, un rayon de l’âme, une lumière. Couleur de terre, bleu, orange, c’est dans les paumes un terreau léger et puissant.
L’Art est Liberté où tous les arbres peuvent grandir.

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J’ai reçu un cadeau un peu spécial, une manière de cadeau dans un regard plus noir que le mien, rêveur et magicien, de ceux que je n’ose ouvrir,qui brûle mes doigts d’impatience et mes mots d’insolence. Une fleur qui pousse sur mes terres dévastées, pour que je la cueille et la dépose sur un coeur plus fou que le mien.

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Les poètes c’est comme les papillons, ça vole plus haut que l’air et ça se brûle les ailes sur une seule idée de flamme, et puis ça meurt en silence, sur une fleur, dans un pré, entre une herbe folle et le regard d’un chien.

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Partir est un voyage, comme un autre.

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Ce soir est sans vague, à part celle de mon âme. J’écoute le silence, depuis que j’ai appris l’absence. C’était hier, j’ai admis l’impossible, décousu mes rêves, et réécrit Liberté sur un cahier de musique. Ce soir, comme un autre, est de nul autre un reflet, ce soir est pourtant comme demain, perdu dans le temps. J’ai gardé le pétale destiné, il est tombé des mains où je l’avais posé.

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Qu’il manque une aile à la vie, et le destin boite.

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La nuit tombe de sommeil, comme une feuille sur la neige, et l’encre se disperse sur un ciel à inventer, sur demain qui ouvre et la vie et le temps. Le temps d’aimer.

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Ce matin devance le jour. C’est le chant du soleil dans l’encrier, une source claire dans l’atelier, un printemps en hiver, et le bruit des voitures sur le boulevard.

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Ô mon fils, dans tes peurs quand la révolte s’insinue, c’est dans mes bras que tu verses ton coeur.
Ô mon fils, quand de mon ventre tu voudrais écrire ta vie, c’est du fond d’une steppe que ton âme ruisselle.

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Je suis entre deux mots, trois couleurs, et un rayon de lune, parce que dans mon atelier dansent sur le même rythme la plume, les pinceaux et quelques notes.

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J’ai à dire ma vérité, comme j’ai à écrire ma poésie. Elles se croisent parfois, se tissent, se tiennent par le bout des hiers et composent des chants étranges et étrangers, elles se prêtent des mots. C’est une danse où elles s’éloignent aussi comme la mer du rivage, se lâchent les mains, mais jamais des yeux elles ne se quittent.

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La nuit, mon domaine, me dit qu’un cahier m’attend et que l’encre ne doit pas sécher dans l’encrier. Alors, j’ai posé des mots nocturnes sur l’argile, pétri la terre, sculpté, gratté, modelé l’assouplie matière, et un demain je les associerai, ces mots qui ouvrent les portes et les fenêtres. Que l’obscurité soit douce aux rêves.

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Parce que les premiers mots entendus sont une source, parce que les premières notes sont un ruisseau, parce que l’éphémère mouille les yeux, le poète manque déjà.

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© Marie Hurtrel