Boue
Les orgues funestes se nourrissent de ton sang
De visages figés de l’enfer
Et hurlent leur malédiction
Dans les gorges ouvertes sur le ciel et la vermine
Un cri inaudible accompagne
Le sol
Cloaque
Où rampe le serpent affamé
Sorti du ventre infect de la terre
La constrictrice
Glaise
Gluante
Jaune
Brune
Broie les âmes et les corps
Sur la peau éteinte de l’enfance déchue
Que le ciel inhume
Regards
Absents
Vides
Noyés
Dans l’argile
Tombeau de ta famine reçue en baptême
Aux corps de misère de ta vie
La puanteur maudit les ventres creux
Qui enflent sous le soleil vénéneux
Exhale le souffle de l’infernale
Nature à crucifier tes morts
Son haleine putride
Portant le râle fatal
Dissonance ultime
Sacrifiée
Ô Haïti
Blessure
Larme des dieux
© Marie Hurtrel - 14 Novembre 2009
texte déposé n°SEZ719B