Manipulection

Météore dans le Pacifique, peinture de Marie HurtrelUne chose dans les élections, quelles qu’elles soient : ce n’est jamais pour des idées de quelqu’un, ni pour le candidat lui-même qu’on vote - on le croit pourtant - mais, seulement pour la qualité de son coach !
Celui qui sait brosser le peuple dans le sens de sa naiveté, l’emportant, toujours.

Il semble qu’on s’émeuve, s’échauffe, que la fébrilité gagne de la voix et des voies pour nous convaincre d'où se trouve les solutions pour l’organisation du pays. Pour notre bien, le mieux, et ce n’est pas nous, du pauvre peuple, qui pouvons savoir ce qui est bon, il faut donc nous manipuler pour que nos pseudos choix soient les bons. Bons !

Bons... pour qui ? Qui ! Qui veut le poste à responsabilité... à l’altruisme commerçant, par l’ego s’affichant concerné par l’épanouissement possible de nos cités et campagnes.

Ah, la campagne... celle de nos ancêtres, de nos terres fertiles... doux mot.
Di-mot dit, bi, tri-mot qui tombe bien là dans ses déclinaisons et versions.

A dire qu’il faut que les choses changent, même par ceux qui font leur train là-haut, « entrônés », depuis quelques années sans que rien n’ait vraiment changé pourtant sous leurs rênes corrosives, ou plutôt si, en pire. Diable, à haute voix j’entends le pire, empire, et pas celui des sens à part les interdits.

A un bout de ces voies de circulations des dites idées, et des dits programmes en vue d’avoir des idées, ou idées qui pourraient générer un programme... - allez, je me fends d’un wouaf, ça me détend - à un bout donc, il y a quelqu’un qui gesticule, la main sur une laisse, et vous l’agite sous les yeux et aux oreilles, pour vous vendre sa qualité : résistance du matériau, fonctions nouvelles, options indispensables, la laisse de l’avenir en somme. Chacun sa voie, et sa voix, et l’apparence de sa laisse, mais la tonalité est commune à tous les postulants, la matière du lien basique ne varie point.

Mais faut-il savoir bien présenter l’outil de servitude, et ça, ce n’est pas donné au commun des professeurs de chants des sirènes mortifères et non mortifiées (pourtant !). Alors, il faut imaginer, comme pour tout bon commercial, que ce quelqu’un vous faisant la harangue songera à s’entourer de professeurs d’entourloupéter en rond. Le prof du prof, l’entraîneur entraîné du marathonien de langue pendue au bois de vos chênes. Tortueux ou pas, vos chênes du bois à vos charpentes dévolus.

Trouver la phrase et la façon de la dire, piocher dans l’Histoire, et l’histoire, et la façon de tirer la carte de la manche à l’heure du jeu propice à retourner les crêpes avant la chandeleur, et les vestes : voilà le jeu, et la chandelle se troque pour un cierge cachant ses épines sous un sable tiré du désert le plus sec sous le mirage oasien.

© Marie Hurtrel