8 mars 2019, on se la refait

On se la refait. Mais comment ?

IncertitudeUn jour, ce jour, qui n'a rien d'une fête et pourtant... trop encore lève le kaba et s'enivre sur l'autel d'une dénomination - honteuse ! - imposée, forcée par les tenants de la trouille de se faire désinvestir d'un pouvoir qu'ils ont assis sur leurs gonades. Ils leur font croire que c'est un jour de débauche mais la débauche est la leur.
Leur débauche est de mensonges et de chaînes obscures de fer et de paroles en noeuds coulants.
Ce n'est pas nouveau mais, cela dure, perdure, l'enfumage a fonctionné et fonctionne encore, trop. Ici et là.

Il n'y aura pas de fête tant que quelque part dans le monde, nous serons mineures, tant que nous serons asservies, exploitées, sous-payées, excisées, voilées, dévêtues, battues pour le compte et jetées sur le trottoir, lapidées, classifiées au nom du sexe.

Il n'y aura pas de fête tant que certaines en feront une fête sous l'ordre patriarcal d'être et de rester stupides, d'avoir un demi-cerveau propre à la lessive et à l'obéïssance et de cacher l'autre sous un patronyme d'emprunt par contrat d'abdication avant même d'avoir tenté de lever les yeux sur la réalité humaine.
Tant que main dans la main voudra dire main sur l'acier de menottes trempées, aucune fête n'est possible.

Il n'y aura pas de fête tant qu'il y aura la honte du mauvais côté des barrières ; ces barrières mises en place de façon testiculaire. Ces barrières de la honte, elles. Celles qui contrôlent les voyages, les rêves, les attentes, les combats. Celles qui mesurent et pèsent ce qu'une partie de l'humanité serait en droit d'exiger : la liberté mais pas trop, l'égalité mais pas trop, la fraternité mais pas trop.

Il n'y aura pas de fête tant qu'on offrira l'insulte et le mépris par un fer à repasser, une lessiveuse, une culotte, des bas et des promos au nom d'un huit de mars ; trois-cent-soixante-cinq jours pleurant le sang de l'humiliation et de combats travestis.

Hier était nones, les ides arrivent ; que ceux qui tentent (et trop réussissent) la manipulation et le déguisement sous la blouse n'oublient point qu'un empereur en son temps sous ces jours est tombé.
Il n'est de domination éternelle, le monde est une bascule et les pôles, à force, s'inversent.
Mars faisait la guerre. Nous l'entravons en couchant le huit sur ses chevilles, lui rappelant qu'une corde tirée peut l'amener à choir.
S'il veut rester debout, ce sera à deux sexes ou jamais.

Il n'y a qu'un combat qui prévaut, celui qui nous révèle et relève, tous.

Ce n'est pas plus l'écriture inclusive qui fera une avancée sur la route de l'humanité que les défilés de kabas sous le soleil brûlant et par delà les milliers de kilomètres nous séparant.
C'est la résistance, l'éducation, le respect, et le rappel encore et toujours que ce jour est une marque dans le calendrier pour les droits des femmes à être égaux à ceux des hommes, partout et tous les jours.

Marie HURTREL
8 mars 2019
#JourneeInternationaleDesDroitsDesFemmes