Sur la scène exposée
Sur la scène exposée comme informationnelle, il en va ainsi que dans nos vies quelconques au regard de l'Histoire, vaines presque toujours, broyées des carences de leur histoire.
Il en est de l'humain - par ses manières déformées au son du cliquetis des automatismes et des objets qu'on lui assure avoir une intelligence dont il serait maintenant dénué pour atteindre la vérité et le repos dont il cherche l'usage afin de colmater ses failles douloureuses - comme des martyrs de l'élevage.
Il a besoin de s'emballer, peu importe le sujet, s'emballer lui donne l'impression d'être libéré ainsi qu'un troupeau lâché dans le premier herbage printanier. La queue en l'air, le nez au ciel, la ruade festive. Jusqu'à la nuit tombée où il se roule sans conscience dans ses propres bouses fumantes.
On lui jette en pâture une révolte à suivre mais dont il ignore tout de la source et du delta. Peu importe le combat, pourvu qu'il s'emballe en meute et adhère à quelque chose le sortant enfin de sa routine gluante. Il se colle un drapeau sur le front dont il n'avait jusque-là pas la moindre idée de la couleur, pourvu qu'il ait l'impression d'avoir été oint du chrême de la justice et de la justesse du propos qu'il peut répéter à qui ne l'écoutera pourtant jamais.
On lui pointe le méchant par la calomnie et il saute à pied joints dans le marécage dont il n'est pas à l'aube de sortir.