Pour l'image et pour l'ancre
Pour le fondu du pouvoir qui s'est vu adoubé fondé de pouvoir, la guerre, où qu'elle se déroule, est une opportunité.
S'il n'en voit point, il va en inventer une (ou plusieurs) par le discours et la servir à toutes les sauces. Ce fondu peut changer de guerre réelle ou imaginaire plus souvent que de chemise du moment qu'il arrive à l'arroser de son parfum.
Quand une guerre est à portée d'un délire à injecter par médias interposés, il voudrait qu'elle enfle et s'étende jusqu'à nous rejoindre dans le réel.
Il a besoin qu'elle nous effraye. Il a besoin de notre panique. Il veut que la peur nous rende ses complices. Il a besoin de notre peur pour apaiser la sienne.
Sans elle, il sait qu'il va disparaître dans les égouts de l'Histoire et de la petite histoire. Et disparaître est sa hantise. Alors, comme l'éperdu qui cherche à attiser un dernier souffle de vie de sa compagne, en piquant, secouant, il tente de redonner l'apparence d'une menace facile à faire boire et qui lui donnera l'espoir de garder le trône ad vitam.
Parce que le trône, c'est son gilet de sauvetage. Parce que sans le trône, il s'enfonce et disparaît.
Parce que le trône c'est son illusion d'éternité. C'est sa manie ; ce qui l'a fait choisir et installer sur le siège d'apparat.