Brins de plume 1

Un soir d'octobre

© Marie Hurtrel

~~~

Ecoute les râles du boulevard, entre-roues et justice, les cafés de Christiane se devinent.
Il n'y a pas d'aube sous l'auvent des déveines, mais l'avent d'un silence délétère.
Aucun fleuve ne porte l'inversion du temps, et sa dépouille rougit des heures osmotiques.
C'est dans l'hier de l'ailleurs que s'infuse le devenir.

~~~

Un souffle de folie, une tornade... la colère de la terre qui s'empare des lumières de la cité, les broie !
C'est le hurlement de l'amour et du sang, dépromesses qui se gravent ! Souffle !
J'écoute ta colère, c'est la mienne.

~~~

Les mots tus tuent... chat ! peau... point tu et à toi, là. Bleu.
D'équi-mots roses, exclus. Bleu.
Non-couleur.

~~~

Pas de choix que de reprendre la plume et contourner l'ab-sens pour faire d'un cil l'anse du vase des nuits trop claires.

~~~

Cher quoi, aurais-tu un nom et la note en accord ? Rien en quoi, de quoi en rien... j'avais à te dire... à la chose répandre à longueur d'interrogation le sable enneigé du silence.

Où cueillir le sens.

Il y a un oubli coincé entre la lame d'une immensité abreuvée du sang des corneilles et les éclats nocturnes d'une aube obsidienne.

Carence d'âme sous la table d'harmonie.

~~~

Il y a des livres qui se ferment en laissant encore voler quelques pages, comme ces insectes fous dansant autour des néons.
Sur une route crépusculaire et la tombe des saisons, les papillons de nuit ont aussi leur lumière et les fleurs pour s'y poser, fussent-elles en pierre sous leurs ailes de poussière.



© M.H