Extrait de Toi, tais-toi !

Extrait de Toi, tais-toi !Extrait du chapitre « Laisse tomber »
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En utilisant l’ordinateur des photographies sont apparues, illégales.
« Illégales » c’est la définition pu-dique, simple et générale, la mienne est « photos de l’horreur absolue ». Je vivais sous le même toit qu’un type capable de s’exciter en regardant des enfants se faire perforer par des inhumains en rut, capable de jouir du viol des anges.

Des enfants, non ! Cela, c’était hors du domaine du possible. L’atrocité existe, et cet individu avec qui je vivais depuis tant d’années et que j’avais pensé prétentieusement pouvoir changer par l’amour, était encore pire que ce que je connaissais de lui, pire que tout.
A ce moment-là, ma souffrance, ma misère de mort n’était plus rien, il m’avait blessée, brûlée, par l’âme et le dos, mais là, cette souffrance n’était pas, n’était plus. Se substituait la vision d’une effroyable abomination : un monstre.

La couche nuptiale incendiée, d’où remontaient les effluves de ma mort, se couvrait de sang, d’un autre sang, celui de ces visages poupins et de leurs corps déshabillés. Leurs ventres exposés sur l’étal des excitations bouchères et de l’enfer. Cette petite fille qui avait peut-être trois ans, ouverte comme l’agneau qu’on immole… Et tous les hurlements de la terre que j’entendais résonner dans ma gorge muette. Un ventre épais et trop blanc pointant du sexe le supplice qui s’annonçait, et l’Autre respirait près de là ; j’entends encore dans ma mémoire son souffle funeste des nuits passées à subir son épanchement lubrique.

Et les pas sur le carrelage
à l’étage en-dessous.
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Marie Hurtrel in Toi, tais-toi !


Lire : Toi, tais-toi ! a reçu sa censure