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Marie Hurtrel

Perspective opposée
  • Quand les cons sont braves (Brassens) - Bertola

    Sans être tout à fait un imbécile fini,
    Je n'ai rien du penseur, du phénix, du génie.
    Mais je n' suis pas le mauvais bougre et j'ai bon cœur,
    Et ça compense à la rigueur.

    [Refrain] :
    Quand les cons sont braves
    Comme moi,
    Comme toi,
    Comme nous,
    Comme vous,
    Ce n'est pas très grave.
    Qu'ils commettent,
    Se permettent
    Des bêtises,
    Des sottises,
    Qu'ils déraisonnent,
    Ils n'emmerdent personne.
    Par malheur sur terre
    Les trois quarts
    Des tocards
    Sont des gens
    Très méchants,
    Des crétins sectaires.
    Ils s'agitent,
    Ils s'excitent,
    Ils s'emploient,
    Ils déploient
    Leur zèle à la ronde ,
    Ils emmerdent tout l' monde.

    Si le sieur X était un lampiste ordinaire,
    Il vivrait sans histoir's avec ses congénères.
    Mais hélas ! il est chef de parti, l' animal :
    Quand il débloque, ça fait mal !

    [Refrain]

    Si le sieur Z était un jobastre sans grade,
    Il laisserait en paix ses pauvres camarades.
    Mais il est général, va-t-en-guerr', matamore.
    Dès qu'il s'en mêle, on compt' les morts.

    [Refrain]

    Mon Dieu, pardonnez-moi si mon propos vous fâche
    En mettant les connards dedans des peaux de vaches,
    En mélangeant les genr's, vous avez fait d' la terre
    Ce qu'elle est : une pétaudière !

    [Refrain]

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  • Les oiseaux de passage - Brassens



    Ô vie heureuse des bourgeois
    Qu'avril bourgeonne
    Ou que decembre gèle,
    Ils sont fiers et contents

    Ce pigeon est aimé,
    Trois jours par sa pigeonne
    Ça lui suffit il sait
    Que l'amour n'a qu'un temps

    Ce dindon a toujours
    Béni sa destinée
    Et quand vient le moment
    De mourir il faut voir

    Cette jeune oie en pleurs
    C'est la que je suis née
    Je meurs près de ma mère
    Et je fais mon devoir

    Elle a fait son devoir
    C'est a dire que Onques
    Elle n'eut de souhait
    Impossible elle n'eut

    Aucun rêve de lune
    Aucun désir de jonque
    L'emportant sans rameurs
    Sur un fleuve inconnu

    Et tous sont ainsi faits
    Vivre la même vie
    Toujours pour ces gens là
    Cela n'est point hideux

    Ce canard n'a qu'un bec
    Et n'eut jamais envie
    Ou de n'en plus avoir
    Ou bien d'en avoir deux

    Ils n'ont aucun besoin
    De baiser sur les lèvres
    Et loin des songes vains
    Loin des soucis cuisants

    Possèdent pour tout cœur
    Un vicère sans fièvre
    Un coucou régulier
    Et garanti dix ans

    Ô les gens bien heureux
    Tout à coup dans l'espace
    Si haut qu'ils semblent aller
    Lentement en grand vol

    En forme de triangle
    Arrivent planent, et passent
    Où vont ils? ... qui sont-ils ?
    Comme ils sont loins du sol

    Regardez les passer, eux
    Ce sont les sauvages
    Ils vont où leur desir
    Le veut par dessus monts

    Et bois, et mers, et vents
    Et loin des esclavages
    L'air qu'ils boivent
    Ferait éclater vos poumons

    Regardez les avant
    D'atteindre sa chimère
    Plus d'un l'aile rompue
    Et du sang plein les yeux

    Mourra. Ces pauvres gens
    Ont aussi femme et mère
    Et savent les aimer
    Aussi bien que vous, mieux

    Pour choyer cette femme
    Et nourrir cette mère
    Ils pouvaient devenir
    Volailles comme vous

    Mais ils sont avant tout
    Des fils de la chimère
    Des assoiffés d'azur
    Des poètes des fous

    Regardez les vieux coqs
    Jeune Oie édifiante
    Rien de vous ne pourra
    monter aussi haut qu'eux
    (2 fois)

    Et le peu qui viendra
    d'eux à vous
    C'est leur fiante
    Les bourgeois sont troublés
    De voir passer les gueux

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  • Taine - Espèce supérieure

    "on peut considérer l'homme comme un animal d'espèce supérieure qui produit des philosophes et des poèmes à peu près comme les vers à soie font leurs cocons et comme les abeilles font leurs ruches. "

    Hippolyte Adolphe Taine (1828-1893)

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  • Solidité

    Le seul moyen de savoir si le lien est solide, c'est de tirer sur le fil.

    Mais c'est aussi le seul moyen de le casser.

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  • Désordre d'idées

    C'est humain de dire tout et son contraire paraît-il.

    Et l'inverse ?

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  • La Fontaine - Le Loup et le Chien

    Un Loup n'avait que les os et la peau ;
    Tant les chiens faisaient bonne garde.

    Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
    Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.

    L'attaquer, le mettre en quartiers,
    Sire Loup l'eût fait volontiers.

    Mais il fallait livrer bataille ;
    Et le Mâtin était de taille
    À se défendre hardiment.

    Le Loup donc l'aborde humblement,
    Entre en propos, et lui fait compliment
    Sur son embonpoint qu'il admire.

    "Il ne tiendra qu'à vous beau Sire,
    D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
    Quittez les bois, vous ferez bien :
    Vos pareils y sont misérables,
    Cancres, haires, et pauvres diables,
    Dont la condition est de mourir de faim.
    Car quoi ? Rien d'assuré ; point de franche lippée ;
    Tout à la pointe de l'épée.
    Suivez-moi ; vous aurez un bien meilleur destin."

    Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ?
    — Presque rien, dit le Chien ; donner la chasse aux gens
    Portants bâtons, et mendiants ;
    Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
    Moyennant quoi votre salaire
    Sera force reliefs de toutes les façons ;
    Os de poulets, os de pigeons ;
    Sans parler de mainte caresse."

    Le Loup déjà se forge une félicité
    Qui le fait pleurer de tendresse.

    Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé :
    "Qu'est-ce là ? lui dit-il. — Rien. — Quoi ? rien ? — Peu de chose.
    — Mais encor ? — Le collier dont je suis attaché
    De ce que vous voyez est peut-être la cause.
    — Attaché ? dit le Loup ; vous ne courez donc pas
    Où vous voulez ? — Pas toujours, mais qu'importe ?
    — Il importe si bien, que de tous vos repas
    Je ne veux en aucune sorte,
    Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor."

    Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.

    Jean de la Fontaine

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  • Aragon - Aimer à perdre la raison

    Aragon par Jean Ferrat

    Envoyé par Monoikos6

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  • Aragon - Du discours à la première personne

    .../... Ô pierre tendre, tôt usée,

    Et vos apparences brisées,

    Vous regarder m'arrache l'âme .../...

    Aragon

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