réflexions

  • Petite lueur




    Il est plus facile de se laisser guider par la petite flamme d'une bougie
    dans la nuit la plus profonde que sous les mille lumières de l'illusion...

  • Après la sortie de l'orphelinat

    On dit que les orphelinats ne sont pas des lieux où peuvent être éduqués des enfants. Trivial...

    Aisé de s'en convaincre. Au fil des lectures on apprend, on finit même par comprendre... et si les chiffres disent des choses, les constats lus sur certains sites russes s'intéressant aux enfants orphelins et aux institutions donnent une idée de l'après orphelinat pour les laissés pour compte qui n'ont pas eu la chance d'éviter d'y passer leur jeunesse.

    En Russie, par exemple, dans l'année qui suit la sortie de l'orphelinat 30 % vont en prison, 30 % sont à la rue, et 10 % se suicident. 40 % deviennent toxicos. Et seulement 10 ans après, 10 à 15 % des anciens institutionalisés s'en sortent....

    En orphelinat les enfants ne se préparent pas à la vie dans la société, ils sont peu stimulés et leur développement intellectuel en souffre évidemment mais, ils acquièrent aussi une estime d'eux surdimensionnée ou au contraire quasi nulle. Ils sont incapables bien souvent de demander de l'aide et se débrouillent tout seuls alors qu'ils n'ont aucune notion des choses matérielles, la propriété est une notion qu'ils ne perçoivent pas. Ils optent rapidement pour des comportements asociaux, ne prennent pas conscience de leur vie ni de celle des autres parce qu'en orphelinat rien n'est fait pour qu'ils s'attachent et les liens avec les familles sont détruits, ils sont coupés des relations humaines.

    En orphelinat les enfants prennent le pli de filer sous les ordres d'un chef, du fait du rôle des personnes là pour leur éducation, et de l'organisation entre enfants dans un modèle de meute, c'est la raison pour laquelle les anciens pensionnaires des orphelinats tombent facilement dans des organisations criminelles, des bandes où la hiérarchie est une copie encore du modèle de meute.

    M.H.

  • Garder la tête froide

    Garder la tête froide - 6 Mai 2007

    - De la question des facilitateurs en Russie.

    Étant donné la forte part d'affectif dans l'adoption d'un enfant, c'est la porte ouverte pour des facilitateurs peu scrupuleux qui ne cherchent qu'à se faire un maximum d'argent.

    Dans l'idée de permettre aux adoptants en démarches individuelles en Russie de choisir s'ils se feront accompagner et dans ce cas qui les accompagnera sur place, se pose la question de l'alignement des facilitateurs sur les tarifs des OAA (Organismes agréés pour l'adoption) par lequel ils justifient leur rémunération.

    En admettant ce raisonnement il faudrait que les facilitateurs aient la connaissance des coûts réels des OAA pour comparer et faire correspondre ces coûts à leurs différents postes de fonctionnement, il faudrait donc également savoir quels sont les coûts qui peuvent être assimilés à ceux des OAA.

    Pour cela il serait nécessaire que les OAA calculent les frais réels qu'engendre une adoption en faisant un détail de la répartition des frais et que le résultat soit transmis.

    Or le résultat de tels calculs risquerait d'être mal interprété car l'infrastructure des OAA coûte très cher, le travail des bénévoles n'est pas pris en compte et s'ajoutent tous les frais que la famille également peut avoir pour la traduction, la facilitation, les transports à l'intérieur du pays, etc. Un calcul des coûts réels des OAA ne pourrait donc être pris comme référence car ça ne représente pas le vrai coût d'une adoption.

    Actuellement, en 2007, il y a deux solutions pour adopter en Russie, soit par un OAA soit en démarche individuelle, et bientôt une troisième avec AFA (Agence française d'adoption). Il y aura donc trois voies pour la France et dans cette configuration à trois il est évident qu'il y aura toujours des adoptants qui, n'étant accompagnés ni par un OAA ni par AFA, seront face à des tarifs non contrôlés de facilitateurs. AFA a vocation à normaliser les pratiques sur place, empêchant les adoptions à plusieurs vitesses liées à des coûts variant avec une grande amplitude.

    En Russie, tant que la démarche individuelle est possible, il serait intéressant que les adoptants qui l'entreprennent puissent obtenir une liste des facilitateurs reconnue comme fiable par les Consulats à défaut d'être accréditée.

    Même s'il est vrai qu'aujourd'hui les Consulats transmettent une liste des facilitateurs aux adoptants qui la demandent, il faut savoir que tous les facilitateurs ne présentent pas un descriptif des sommes demandées et de leur utilisation. Les adoptants se trouvent alors devant un choix extrêmement difficile et ce n'est qu'une fois le dossier confié qu'ils découvrent très souvent que d'autres frais dus à certains services complémentaires s'ajoutent à la rémunération du travail de facilitation, de traduction et interprétariat.

    Il est certain qu'avec sa position d'organisme autorisé dans l'adoption, AFA pourra normaliser les tarifs des facilitateurs en acceptant de faire travailler seulement ceux qui pourront présenter un descriptif clair, précis et en toute transparence des sommes qu'ils demandent.

    Quand d'autres voies sont impossibles, quelle qu'en soit la raison, le choix du facilitateur en Russie imposé par la démarche individuelle engagée, selon les services que ce facilitateur peut rendre, se présente alors que les postulants à l'adoption sont par définition dans l'affectif.

    Bien souvent ils se trouvent acculés à prendre le premier, voire le seul, facilitateur qui accepte de les accompagner et ce ne sera pas forcément celui qui affichera clairement les détails de ses tarifs.

    Parce que les gens sont en désir d'enfant, que certains même sont en souffrance, l'agrément obtenu parfois après des années de tentatives infructueuses de donner la vie peut apparaître trompeusement comme un droit à un enfant.

    Nous savons tous que partout il y a beaucoup de gens d'une grande honnêteté, en Russie comme ailleurs, mais nous devons rester conscients que, quel que soit le pays, il existe hélas aussi des gens qui veulent utiliser la sensibilité de personnes telles que les adoptants et jouer sur un affectif exacerbé pour en recueillir des avantages financiers.

    L'un des intérêts de passer par AFA pour adopter un enfant pourrait être, et serait certainement, donc la possibilité de se préserver de certaines dérives.
    De plus n'ayant, de prime abord, pas de critères de sélection AFA devrait accepter tous les postulants à l'adoption qui le désirent.)

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