Il n'y a pas de fêtes des femmes

Quelques unes se laissent attrapées par l'interprétation consumériste (!) et platement festive d'une journée qui ferait office d'aubaine à cadeaux ou tape dans le dos. Pas toutes, heureusement, seulement celles qu'on (ils) arrive (ent) encore à manipuler, ou entretenir dans la manipulation, pour qu'elles restent à une place qui ne dérange pas les systèmes machistes et le patriarcat.
Dominées et asservies depuis des temps immémoriaux, les femmes ont pu opter pour l'acceptation qui n'est qu'une réaction de survie et de protection également des enfants qui, par induction, ont subi les dégâts de la discrimination par le sexe et la subissent encore.

Ce n'est pas une fête parce qu'il n'y a rien à fêter ; c'est une commémoration des plus grandes combattantes humanistes de l'Histoire et le rappel des carcans déjà tombés selon les lieux et époques et des chaînes qu'il reste à rompre. C'est aussi le rappel que la lutte ne fait que commencer pour l'équilibre, l'égalité et la justice. Ces débuts là sont fichtrement longs...
Ce qui se définit en un seul mot attribué : reconnaissance de l'humain quel qu'il soit, d'où qu'il vienne et où qu'il soit, sans considération de sexe.

Transformer ce jour de rappel et remotivation autour du combat humaniste de l'égalité en jour de nouba sous le kaba, si joli soit-il, et de fards et de roses séducteurs comme un simulacre de retour de fiançailles, ici ou là-bas, à Akwa ou à Passy, ou Nara, Vancouver ou ailleurs, ne serait que le rechargement de l'hypothèque pesant sur l'avenir et la tête des femmes .

Mais à nous la vigilance et savoir garder l'oeil et l'humour pour qu'on nous ne nous fasse pas le croque-en-jambes juste au bord de l'oubliette où s'entassent tant de velléités de réajuster le monde et lui (re)-donner l'humanité.

Marie Hurtrel
9 mars 2013