Oracle nocturne

Laisse-moi, être triste encore une fois
Les yeux dans ta nuit
Mes rêves enfuis avec ton souffle fui, instinct en survie. Sursis.

La lune a dicté ses raisons à ton cœur
Le mien compte ses heures de souvenance comme de longs jours d'inconscience...

Il brûle un encens que je ne connais pas, sous les bras décharnés des chênes noueux de mon jardin. Il plane comme un parfum de silence, l'odeur de ton sang versé avec mon âme.

Chaudes couleurs, éclats divins, pour un soleil qui n'anime plus rien d'autre que le sentiment de coller au monde comme au miel intarissable d'abeilles tueuses.

J'ai une larme dernière à donner au sol desséché des espérances, désespérance à abreuver.

Une fois posée à tes pieds immatures adonisés par ma brume vespérale, cette goutte puisée au nectar des dieux est oracle des lueurs hivernales.


© Marie Hurtrel
Texte déposé - réf : UGZ2497