Poète Jean

Entre les senteurs et la brise ardéchoises
S’insinue une pause
Un parfum d’absence

Sur la partition un silence se coiffe
Point d’orgue sur ton souffle
Toi
Voisin
Le poète
Sur ta voix
L’ami
Dans ta voie
Le frère
À l’éternelle misère
Tu m’as appris la révolte et le jeu
Par les mots sur la terre aux mille écumes
Et le rêve adolescent qui ne meurt jamais

Tu m’as donné
Entre le bleu et l’âme
Le ton et la lumière
Et trois notes de musique qui ce soir m’encombrent

Parce que les premiers mots entendus sont une source
Parce que les premières notes sont un ruisseau
Parce que l’éphémère mouille les yeux
Tu manques déjà

Adieu à Jean Ferrat
© Marie Hurtrel