Que reste-t-il pour 2018

Tableau de Marie HURTRELLe monde s'essouffle et nous travaillons à accélérer sa fin mais, écoutons encore un peu son râle et cherchons dans ses glaires finales les raisons de conjuguer l'optimisme. Ne parlons pas d'espoir, cette notion est toxique et seulement coup de l'étrier.

Quand le feu s'engouffre dans une terre moissonnée, il lui donne le sang de sa renaissance.

Les dunes de sables peuvent bouger sous le vent et les déserts se déplacer ; où ils laissent place, tombent les graines et l'eau à venir.

Les plus grandes crues élargissent et engraissent le sol en se retirant.

Chaque faille porte en elle les éboulis pour la combler.

Une maigre récolte suggère au verger son repos.

Toute tempête propose à son objet le renfort de ses fondations et la croissance de sa sagesse.

Aucune leçon ne vient trop tôt ni trop tard.

Rien n'arrive sans alerte. Nous sommes prévenus.

Nous n'aurons pas la vie sans accepter la mort.

Tout ce qui nous contient est en nous.

Il ne reste qu'à ouvrir la porte, à choisir une lampe, chausser de bonnes semelles épaisses et admettre le sang, la sueur, la faim, les brûlures de la soif, le rein douloureux du deuil et l'effroi de l'obscurité.

Peut-être faudrait-il souhaiter quelque chose comme le courage. Le reste ne sert plus à rien.

Marie HURTREL
 31/12/2017
 23:55